dimanche 27 décembre 2009

Le Matchu Pitchu

Le Perou a un vertitable tresor et il l'a bien compris.
En effet, c'est une escursion tres tres honneuse, ou le touriste est pris pour une vache a lait. Ici, il y a l'un des trains les plus chers au monde au kilometre.
Nous ne voulions pas participer a ce buisness.
Nous n'avons pas reussi a resister.
Cela etait trop dure pour nous de ne pas y aller.
Et oui, nous sommes faibles.
Pour aller au Matchu Pitchu, deux solutions: soit par le train, quatre heures de trajet a 90 dollars aller/retour par personne, c'est la plus honnereuse; soit en bus touristique.
Nous avons etudie toutes les possibilites et nous avons opte pour la formule tout compris, on s'occupe de rien, en bus touristique. Le gerant de notre hotel, un belge expatrie, nous avons assure que nous serions tout aussi confortablement installe dans son bus et que le trajet serait de 5 heure.
Depart 7 heures du mat.
Le bus est correct, nous sommes une dizaine de touriste, tous en partance pour la meme destination.
Pendant trois heures, nous traversons des paysages renversants. Une succession de montagnes, toutes toujours plus vertigineuses, avec une vegetation rase mais tres verte sur les sommets et de plus en plus verte, dense en descendant. L'humidite est telle que la vegetation se rapproche de la jungle et une brume circule entre les montagnes. Les precipices sont abrutes et se jettent a plus de 500m plus bas...
Isa ne supporte pas le trajet, mais heureusement pour elle, nous voyageons avec une Coreenne qui lui fait une seance d'accuponcture au bord de la route.
Nous faisons une pause dejeuner.
En suite, la chaleur se fait plus intense ainsi que l'humidite. Les montagnes sont moins hautes. Nous nous retrouvons dans une jungle a flanc de montagne. Mais ce n'est pas la seule chose qui est changee. La route goudronnee a disparu.
Nous allons donc poursuivre notre periple sur une piste au milieu de la jungle et ce, durant 4 eures. Je vous fais le calcul: 3 heures de goudron + 4 heures de piste - 7 heures de voyage au lieu des 5 heures promises par notre belge.
Malheureusement pour moi, je suis installe au fond du mini-bus et je vais passer les 4 prochaines heures a me faire balloter dans tous les sens, suivant chaque bosse, chaque tournant, freinage...
Apres 4 longues heures et plusieurs seances de Yoga, nous voila enfin arrives a Aguas Callientes, au pied du Matchu Pitchu. En effet, le Matchu Pitchu est une montagne. La fameuse sitee est a son sommet.
Son ascension est pour demain.
La aussi deux options:
- le bus touristique, depart vers 5 heures du mat, 45 mn de trajet moyenant 15 dollars.
- les marches Inca, depart 4h du mat, 500 m de denivele active, rien que des marches evidement irregulieres, au milieu de la jungle. Duree de l'ascension, entre 1 et 1h30.

Les enfants et Isa prendront le bus.
Et moi, j'irai a pied, prenant mon courage a deux mains.
3h45, Isa me reveille.
Je saute dans mon short, prend mon petit sac, je frappe a la porte du couple d'americain avec lequel je vais monteret je les attends dans le hall de l'hotel, trepiniant d'impatience.
Enfin les voila...
Dehors, il fait nuit noire, mais chaud.
Nous commencons a marcher et d'emblee je suis frappe par le rytme tres rapide des deux americains. Je me demande si je ne suis pas tombe sur de tres gros sportifs...
Nous sommes rejoint rapidement par un autre groupe. Nous leur emboitons le pas.
Jusqu'a maintenant, le chemin descende doucement suivant le torrent.
Personne ne parle. Deux trois lampes de poche balayent le chemin, l'eau qui s'ecoule le lont du torrent perce le silence de la nuit et le buit de nos pas ecrasant le sable du chemin nous berce.
Nous arrivons au pont, qu'il faut empreinter avant de commencer l'ascension.
Des le depart, je voulais mettre un peu pres une heure. Je ne voulais pas etre dans les premiers mais je voulais tout de meme me donner et m'imprimer un rytme soutenu.
Nous traversons le pont et les escaliers aparaissent.
Sans comprendre pourquoi, je me retrouve en tête.
Je prends "mes responsabilites" et mene le groupe.
Des le depart, la pente est raide, les marches irregulieres...
Le rytme cardiaque s'accelere rapidement, appuye par la chaleur ambiante.
Les animaux nocturnes passent le relai aux animaux diurnes.
Rapidement, je creuse un ecart avec le reste du groupe et je ne sais plus ou sont mes deux americains. Je prends mon rytme et decide d'en profiter pour accentuer la distance avec les autres, pour faire l'ascension tout seul. Pour en profiter au maximum, j'eteind ma lampe.
Les escaliers coupent parfois la piste empreintee par les bus. Et au detour de l'un d'entre eux, des ombres tres basses bougent. Qu'est ce ? J'ai un pincement au coeur. Je dirige ma lampe torche et decouvre trois chiens a la queue se balancant.
Je reprends ma marche. Les trois chiens me precedent.
Je reprends mon rytme. J'ai tellement chaud, que je suis en tee-shurt mais transpirant tout de meme. Je refuse de faire une pause meme si parfois j'ai du mal a reprendre mon souffle, coupe par l'irregularite des marches. L'effort est intense mais c'est ce qui me plait aussi. Je suis dans la jungle, sur les meme pas que les Incas a leur epoque.
Plus je monte, plus la vegetation se fait plus basse, me laissant admirer la superbe vue qui s'affiche devant moi, plus exactement, qui se dessine, se devine encore dans l'obscurite.
Le leve du jour s'accelere et de minute en minute, le paysage grandiose en face de moi se fait plus net, plus beau.
Je n'ai toujours pas ralenti mais mes jambes se font lourdes. Encore des efforts et sans que je m'en doute, je decouvre enfin l'entree du site.
Me voila arrive, apres 50 minutes d'effort.
Je ne suis pas le premier, ni le deuxieme mais le troisieme.
Sans vraimentavoir chercher a etre dans les premiers, j'en tire une certaine fierte, d'autant que les deux premiers ressemblent plus a deux GI rentres tout juste d'Irak qu'a un tranquile pere de famille approchant la quarantaine...
Je me repose enfin.
Avant l'arrivee d'Isa et des enfants, j'en profite pour rentrer sur le site pour le voir sans personne. L'un des deux GI me prend en photo devant le site alors qu'il n'y a aucun touriste encore.
Le Matchu, c'est toujours aussi magique aujourd'hui.
La sitee est epoustouflante.
Elle est logee sur un site naturelle absolument extraordinaire.
Tout ici participe a l'emerveillement.
Nous avons tous ete touche de dehambuler au milieu de cette sitee, chargee d'histoire vieille de plus de 500 ans mais aussi contemporaine parce que le Matchu n'a ete decouvert par l'homme blanc qu'en 1911, autant dire hier.

C'est magnifique, envoutant, beau, grandiose...











3 commentaires:

  1. Félicitations Manu ! Belle performance !!!

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  2. Oui effectivement, tu as l'air totalement "déchiré" ! Ca tombe à pic, car le paysage "déchire". Sûrement un grand moment pour toi.

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  3. Tu voulais de l'aventure ! Te voilà servi !! Par contre, c'est vrai, tu n'as pas l'air frais, mais quel souvenir extraordinaire pour toi. Trop fort, le frangin !

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